La dîme et les offrandes

Dans la Bible, on trouve les concepts de dîme et d’offrandes (Deutéronome 14:22, Malachie 3:8, Néhémie 13:12, Néhémie 10:37, Genèse 14:20, Lévitique 27:30-33, Deutéronome 12 :17-18, Deutéronome 14 : 28-29, etc.). La dîme représentait un pourcentage fixe (comme un impôt) de l'ensemble des revenus des israélites (dîme signifie dixième). En matière de dîme, il y'avait trois destinations possibles: les Lévites (pour la prise en charge de leurs besoins), le temple (dans ce cas la dîme était partagée avec les membres de la famille, les serviteurs et servantes ainsi que les Lévites), ou tous les trois ans, le soutien aux personnes vulnérables (les veuves, les orphelins, les étrangers, etc.). Les offrandes, moins réglementées, étaient plus fonction de la bonne volonté de celui qui les donnait.

Le contexte n'est plus le même aujourd'hui. Le droit des Lévites à recevoir la dîme était lié au sang, au fait qu'ils étaient des descendants biologiques de la tribu de Levi, et avait été institué par Dieu pour une raison énoncée clairement: ils n'avaient le droit d'avoir ni activité génératrice de revenus, ni possession en Israël en dehors de leur ministère.

Les Lévites feront le service de la tente d'assignation, et ils resteront chargés de leurs iniquités. Ils n'auront point de possession au milieu des enfants d'Israël : ce sera une loi perpétuelle parmi vos descendants. Je donne comme possession aux Lévites les dîmes que les enfants d'Israël présenteront à l'Eternel par élévation ; c'est pourquoi je dis à leur égard : Ils n'auront point de possession au milieu des enfants d'Israël.

Nombres 18:23-24

Ce n'était plus le cas des apôtres dans le nouveau testament. L'apôtre Paul par exemple, discernait selon la situation des communautés dont il prenait soin spirituellement, s'il était opportun d'accepter leur soutien financier comme source de ses revenus (comme avec les Philippiens : voir Philippiens 4:14-17), ou s'il devait avoir une activité séculière en parallèle de son ministère pour générer lui-même les revenus financiers permettant de combler ses besoins matériels (comme avec les Corinthiens auprès desquels il a exercé pendant un temps le métier de fabricant de tentes en parallèle de son ministère, voir Actes 18:1-4).

De plus, les chrétiens ne sont plus soumis à la loi.

Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi.
Galates 5:18

Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce. 5 Pour nous, c'est de la foi que nous attendons, par l'Esprit, l'espérance de la justice.
Galates 5:4-5

Un passage tel que Genèse 14 :18-20

Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était sacrificateur du Dieu Très-Haut. Il bénit Abram, et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout.

qui décrit Abram donnant à Melchisédek la dîme du butin gagné à l’issue d’une bataille à une période où Israël n’avait pas encore reçu formellement la loi, suscite une réflexion sur le fait que le principe de la dîme ne serait pas lié à la loi et devrait être appliqué en l’état par les chrétiens aujourd’hui. Toutefois, il est sage de mener cette réflexion en considérant au moins deux éléments.

  • Indépendamment de l’enseignement sur le principe d’apporter sa dîme, le mot dîme signifie également littéralement « dixième ».
  • Le principe de la dîme tel qu’enseigné par la loi implique pour la personne qui le pratique, un comportement systématique, appliqué en continu sur absolument tous ses revenus par obéissance à un commandement de Dieu. La Bible décrit Abraham une seule fois, comme décidant volontairement et de sa propre initiative de payer le dixième d’un revenu ponctuel uniquement.

Quoiqu'il en soit, Jésus-Christ enseigne à plusieurs reprises qu'Il attend d'un.e chrétien.ne de respecter l'esprit des ordonnances de la loi, au delà d'un respect littéral de ces ordonnances dans l'espoir d'être sauvé.e par Dieu parce qu'on l'aura mérité grâce à son comportement.

Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.
Matthieu 5:17

Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : Tu ne tueras point ; celui qui tuera mérite d'être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges
Matthieu 5:21-22a

En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger. Les pharisiens, voyant cela, lui dirent : Voici, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat. Mais Jésus leur répondit : N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, qu'il ne lui était pas permis de manger, non plus qu'à ceux qui étaient avec lui, et qui étaient réservés aux sacrificateurs seuls ? Ou, n'avez-vous pas lu dans la loi que, les jours de sabbat, les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, sans se rendre coupables ? Or, je vous le dis, il y a ici quelque chose de plus grand que le temple. Si vous saviez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices, vous n'auriez pas condamné des innocents. Car le Fils de l'homme est maître du sabbat.
Matthieu 12:1-8

Il reste donc bon et important de consacrer systématiquement une partie de tous ses revenus :

  • aux ministères (églises, œuvres missionnaires, etc.) et aux ministres de culte chrétiens, qu'ils soient à temps plein ou partiel (pasteurs, évangélistes, catéchistes, etc.);

Bien-aimé, tu agis fidèlement dans ce que tu fais pour les frères, et même pour des frères étrangers, lesquels ont rendu témoignage de ta charité, en présence de l'Eglise. Tu feras bien de pourvoir à leur voyage d'une manière digne de Dieu. Car c'est pour le nom de Jésus-Christ qu'ils sont partis, sans rien recevoir des païens. Nous devons donc accueillir de tels hommes, afin d'être ouvriers avec eux pour la vérité.
3 Jean 1:5-8

  • aux personnes vulnérables (veuves, orphelins, pauvres de manière générale, etc.).

Si quelqu'un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité.
1 Jean 3 : 17-18

La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde
Jacques 1:27

Il ne s'agit pas de se dire qu'on y consacrera 10% de nos revenus et qu'on utilisera les 90% restants comme bon nous semble, parce que toute notre vie appartient à Dieu. Nous ne sommes qu'intendants de tout ce qu'Il nous donne. On peut se fixer un seuil minimum de 10%, tout en restant disposé(e) dans la dépendance à Jésus-Christ, à recevoir des instructions du Saint-Esprit si jamais nous devons donner plus. On peut se dire que 10% de nos revenus représentent beaucoup d'argent, surtout quand nos revenus sont faibles et qu'on a soi-même des besoins pressants, mais considérons attentivement cette promesse.

Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu'il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice.
2 Corinthiens 9 : 8-10

Ce que Dieu nous donne n'est pas seulement pour nous, mais aussi pour les bonnes œuvres qu'Il a préparées d'avance pour que nous les accomplissions.

Choisir en toute liberté de respecter le principe de réserver de manière systématique une partie de ses revenus pour les divers aspects de l'œuvre de Dieu est un gros sacrifice mais permet de nous rappeler que TOUT ce que nous avons vient de Dieu et que c'est sur Lui que nous devons compter pendant que nous faisons des efforts pour gagner/augmenter nos revenus.

Quoiqu'il en soit et quoique nous choisissions de donner, Dieu aime celui donne avec foi en lui, sans tristesse ni contrainte. Il est totalement inutile de faire des offrandes à contrecœur, dans l'espoir de manipuler Dieu, et/ou parce qu'on a peur du regard des autres si jamais on ne le faisait pas.

Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie.
2 Corinthiens 9 :7

Car Dieu n'est pas injuste, pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints.
Hébreux 6:10

Celui qui donne au pauvre n'éprouve pas la disette, Mais celui qui ferme les yeux est chargé de malédictions.
Proverbes 28-27