Peut-on concilier foi et raison?

Foi et raison - Chrétien équilibré

Pour beaucoup, être croyant est un signe de manque d’intelligence ou pire. Le célèbre scientifique Richard Dawkins estime par exemple que :

Quand une personne souffre d’une illusion, on appelle cela la folie. Quand beaucoup de gens souffrent d’une illusion, on appelle cela la religion.

Cet avis est en général lié au fait que les convictions spirituelles ont par essence une dimension irrationnelle. A ce sujet la revue Personality and Social Psychology Review affirme dans une étude :

les croyances religieuses sont irrationnelles, non basées sur la science et impossibles à vérifier et [que] par conséquent, elles sembleraient peu attrayantes pour les gens intelligents possédant beaucoup de connaissances.

Mais au fond, est-il si objectif que ça, d’associer la foi à un manque d’intelligence et de connaissances, lorsqu’on considère que des personnes comme Albert Einstein, Blaise Pascal, Isaac Newton, Max Planck, Nikola Tesla, etc. qui ont posé une partie significative et incontournable des fondements de la science d’aujourd’hui et ont exprimé leur croyance en l’existence de Dieu? Et si, comme disait Louis Pasteur :

Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène (?)

En réalité, avoir de véritables convictions spirituelles, et en particulier vivre la foi chrétienne, va plus loin qu’une adhésion aveugle, irrationnelle et plus ou moins sincère à des habitudes religieuses codifiées. Ce type d’adhésion est trop souvent détachée d’une véritable relation avec le Dieu présenté à tort ou à raison comme ayant instruit ces habitudes. C’est pour cela qu’on peut observer des scandales incompatibles avec les valeurs et principes chrétiens, impliquant des personnes affirmant défendre les mêmes valeurs et principes.

Devenir véritablement chrétien n’est pas seulement compatible avec la raison. C’est un choix qui relève de la foi et des émotions, c’est indéniable, mais pour plusieurs raisons, c’est aussi un choix indissociable de l’exercice conjoint de l’intelligence et de la volonté, qui devrait pouvoir être expliqué d’une manière compréhensible par quelqu’un qui ne partage pas les mêmes croyances que nous.

J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité
Deutéronome 30 :19

Mais sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous
1 Pierre 3 :15

La multiplicité des choix possibles

Devenir chrétien, disciple de Jésus-Christ, selon la Bible, va plus loin que le fait d’hériter d’une « culture » qui peut évoluer avec les tendances sociétales. Il s’agit de décider de se soumettre volontairement au Dieu décrit dans la Bible , sur l’unique fondement de la mort et la résurrection de Jésus-Christ. (Plus de détails dans l’article Qu’est-ce qu’un chrétien ?).

Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.
Romains 10:9

Mais le christianisme n’est pas la seule « option » possible. Que l’idée soit agréable ou pas, le christianisme, le judaïsme, l’islam, le bouddhisme, l’athéisme, le paganisme, etc. ne sont pas cohérents les uns avec les autres et ne peuvent pas être tous vrais en même temps. Lorsqu’on compare la plupart de ces religions, on y trouve des similitudes sur quelques valeurs et principes, parfois des traditions communes ou du respect accordé à des patriarches portant le même nom, mais elles se contredisent toutes sur ce qui est fondamental : le fondement du salut de l’homme, l’essence de ce qui le connecte à Dieu.

Voici un seul exemple parmi BEAUCOUP. En dépit de tout le respect prescrit à Issa (Jésus) dans le Coran, un chrétien blasphème selon le Coran et la Torah lorsqu’il confesse le fondement sans lequel sa foi est vaine : Jésus-Christ comme fils de Dieu et Dieu, Dieu fait homme, mort puis ressuscité des morts pour sauver l’humanité. Il en est de même lorsqu’il cite Jésus-Christ disant :

Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.
Jean 14 :6

L’humilité et la considération dues à autrui imposent de respecter le choix et les croyances de chacun, surtout en matière de foi, mais refuser de regarder la différence en face ne l’efface pas. L’engagement chrétien peut difficilement être réel et inébranlable si à aucun moment il n’a été confronté et choisi de manière rationnelle face aux autres options qui le contredisent.

Devenir véritablement chrétien devient donc de manière implicite, une prise de position tranchée en ce qui concerne les autres chemins disponibles, sans laquelle l’engagement qu’on prétend avoir pris est incohérent. On ne connaît pas forcément le détail de toutes les religions et de leur doctrine, mais il est indispensable de confronter le message de l’Evangile au moins aux croyances que l’on avait avant de l’avoir entendu.

La question de la fiabilité des « livres saints »

Quelle que soit la force de notre foi, être convaincu.e que le chemin qu’on a choisi est le bon n’est pas une preuve de la fiabilité dudit chemin. La foi chrétienne implique de choisir de croire aveuglément des choses que l’on peut pas toujours démontrer, sur l’unique fondement que ces choses ont été dites dans la Bible, parce que l’on a choisi d’accepter qu’elle est la parole de Dieu, et doit par conséquent être considérée comme sainte. Même si cela peut sembler paradoxal, c’est l’une des principales raisons pour lesquelles il est utile et important de se poser la question de l’origine et de la crédibilité de la Bible dans une démarche rationnelle et objective.

Par exemple, nous ne pouvons pas démontrer en dehors de la Bible que Jésus-Christ est le chemin, la vérité et la vie. Nous croyons que c’est vrai parce que la Bible nous dit qu’Il l’a dit. Cela ne remet pas en cause la fiabilité de la foi chrétienne par rapport aux autres religions (parce que cela est vrai pour chacune d’elle) ni même par rapport à l’athéisme. En effet, la posture des athées ne change rien au fait que pour l’être, il faut choisir de croire des choses comme la non existence de Dieu, qui ne sont ni plus démontrées, ni plus démontrables « mathématiquement » que celles que les chrétiens choisissent de croire par la foi.

L’athée croit plus qu’il ne pense. Nier, est au fond, une forme irritée de l’affirmation.
Paul Laget

Ceci dit, en plus de la foi et de l’expérience personnelle de chacun.e, les éléments factuels objectifs montrant la crédibilité de la Bible permettent de valider que ce qu’elle dit (et par conséquent ce que Jésus-Christ affirme sur lui-même) est vrai (Pour en savoir plus, voir notre article La Bible est-elle fiable?).

La profondeur des enjeux

Devenir chrétien implique de décider de fonder l’ensemble de sa vie, ses décisions, ses projets, etc., sur le fondement de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ pour sauver l’humanité. Le résultat est une relation réelle et personnelle avec Dieu, et un mode de vie dirigé de manière concrète et visible par ses valeurs, principes, instructions et promesses décrites dans la Bible.

car Christ est ma vie, et la mort m’est un gain.
Philippiens 1:21

Cette décision est tellement profonde, englobe tellement d’enjeux pour soi, ses proches et les autres, qu’il est peu raisonnable de la prendre sur l’unique fondement de ce qu’on croit si on gère sa vie avec un minimum de responsabilité, parce que nous sommes humains et faillibles. Ce que nous croyons peut être faux.

Au final ?

Comme pour les premiers disciples de Jésus-Christ, il est important pour être inébranlables, qu’une partie de nos convictions repose sur des éléments rationnels.

Pierre et Jean leur répondirent : Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu ; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu.
Actes 4 :19-20

Mais que faire du reste ? Pourquoi et comment une personne intelligente et rationnelle peut encore aujourd’hui, surmonter ses doutes et tout ce qu’elle ne peut pas démontrer, pour se confier en un Dieu qu’elle ne voit pas ?

En réalité, nous croyons en beaucoup de choses que nous ne voyons pas pour peu que nous en voyions les effets (le vent, le soleil, etc.), et les effets de l’existence d’un Dieu suffisamment plus grand et plus intelligent que nous pour nous avoir créés, nous et un monde tellement complexe que tous les scientifiques réunis sont incapables de l’explorer en entier, sont partout autour de nous. D’un autre côté, la même raison qui nous pousse à reconnaître ce que nous ne pouvons pas démontrer en ce qui concerne Dieu et la foi, si nous sommes cohérents et un minimum honnêtes, nous oblige à reconnaître nos limites physiques, intellectuelles, spirituelles et morales. Nous sommes des êtres imparfaits, incapables de devenir parfaits par nous-mêmes et incapables de nous sauver par notre intelligence.

De la même manière qu’un inventeur est la personne la mieux placée pour faire fonctionner de manière optimale un mécanisme qu’il a créé, il est plus que raisonnable de notre part de reconnaître nos limites ainsi que la compétence de notre créateur pour donner à notre vie son véritable sens.

O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ?
Romains 9:20

Dieu n’oblige personne à entreprendre la démarche de se soumettre à Lui, mais la Bible nous dit qu’Il promet d’exaucer tous ceux qui la font en comptant non sur leurs mérites ou sur tout autre chose, mais sur le prix qui a été payé par Jésus-Christ lorsqu’il est mort à la croix pour réconcilier l’humanité avec Dieu. (Pour en savoir plus, voir les articles : qu’est-ce qu’un chrétien? et Comment devenir chrétien?)

A ces personnes, Il dit comme à Thomas :

Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru !
Jean 20 :29b

Par la puissance et l’action de son Esprit, ces personnes deviennent capables :

• d’expérimenter la FOI comme :

une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.
Hébreux 11 :1

• de comprendre des choses inaccessibles lorsqu’on ne compte que sur son intelligence humaine :

En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.
Matthieu 11 :25-26

• de recevoir dans leur cœur des certitudes à la place des doutes. Des convictions suffisamment fortes pour faire préférer la mort au reniement de sa foi en Jésus-Christ, comme l’apôtre Paul et les douze disciples les plus proches de Jésus-Christ lors de son passage sur terre, qui ont sacrifié tout ce qu’ils avaient jusqu’à leur vie, pour partager le message de l’Evangile du salut en Jésus-Christ.

Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus.
Actes 21:13b

Encore aujourd’hui tous les vrais chrétiens peuvent témoigner des preuves de l’existence de Dieu qu’ils expérimentent de manière personnelle, parfois au prix de leur vie comme tous ceux qui meurent actuellement dans les pays où le simple fait de confesser la foi chrétienne peut valoir une condamnation à mort dans une indifférence quasi-totale (Plus d’informations à ce sujet sont disponibles auprès du ministère Portes ouvertes : https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens ).

Si vous souhaitez mettre votre confiance en Dieu et vous soumettre totalement à Lui par la foi en comptant sur le sacrifice de Jésus-Christ à la croix plutôt que sur votre intelligence ou vos propres forces, cela ne fait pas de vous une personne moins intelligente qu’une autre. Au contraire c’est la meilleure décision que vous puissiez prendre pour votre vie. N’hésitez pas à prier pour le dire maintenant à Dieu. L’article Comment devenir chrétien? peut également vous donner des indications sur comment le faire. Nous avons fait ce choix et ne l’avons jamais regretté.

Pour en savoir plus :