Comment maîtriser ses finances

Cet article présente quelques éléments qui peuvent nous aider à avoir une gestion saine de nos finances. Le but n’est pas de rechercher à être riche selon le monde, ou à l’opposé, de se glorifier d’être pauvre. Mais de mettre notre énergie là où Dieu nous appelle, en nous aidant à discerner son plan pour nos finances, tout en évitant de se poser régulièrement des questions telles que « qu’est-ce que j’ai fait de mon salaire ? » qui peuvent être la fois déprimantes et distrayantes.

Pourquoi maitriser ses finances ?

Voici quelques raisons pour nous encourager à maitriser nos finances :

• Eviter les difficultés financières qui peuvent être une distraction ou un obstacle à notre implication sereine dans l’œuvre de Dieu ;
• Investir son énergie là où Dieu veut, sans être dirigé.e par des besoins primaires non comblés (difficile de penser à autre chose quand on manque de quoi donner à manger à ses enfants);
• Jouir du bonheur de servir Dieu avec les finances qu’Il nous a confiées ;
• Jouir de nos finances et les faire fructifier.

En tant que chrétiens, nous savons que tout ce que nous avons vient de Dieu qui est notre vraie source : nos dons, nos talents, notre santé, notre capacité à raisonner, notre force de travail, notre persévérance pour continuer à travailler… Par conséquent nos salaires, tout autre revenu, les cadeaux que nous recevons, sont également des fruits de sa grâce envers nous. Il suffit si on a des doutes sur le fait que notre travail ne suffit pas pour déterminer nos revenus, de se rappeler ce camarade de classe qui était meilleur que d'autres en classe et qui pourtant peine aujourd'hui à joindre les deux bouts, ou à l’inverse qui avait de moins bons résultats que nous, mais qui est plus riche que nous. Que dire des personnes qui travaillent plus que nous, dans des conditions pires, mais qui ont beaucoup moins de revenus que nous ?

Tout don excellent et toute grâce parfaite descende d’en haut, de Dieu qui est le Père des lumières
Jacques 1 :17

L’argent étant un aspect de la vie qu’on ne peut pas éviter de gérer, une partie importante de la vie d’un chrétien est de discerner comment Dieu veut qu’il utilise les revenus qu’Il lui a permis d’avoir : pour un salaire ou un revenu de X, quel est le pourcentage à garder pour ses besoins personnels ? Comment veut-Il que le reste soit utilisé ? etc.

Quelques principes utiles

Voici ci-dessous des détails sur les principes suivants :

1. Suivre et analyser ses finances en regardant la réalité en face
2. Epargner une partie de ses revenus pour les imprévus et les investissements
3. Planifier ses dépenses dans le temps
4. Eviter l’endettement
5. Répondre avec sagesse aux demandes de prêts
6. Redonner systématiquement une partie à Dieu
7. Garder un budget pour se faire plaisir.

Bien sûr, il faut rester dans la liberté, garder son cœur de l’amour de l’argent, et éviter que la gestion de ses finances ne devienne une obsession qui empoisonne la vie.

Celui qui aime l'argent n'est pas rassasié par l'argent, et celui qui aime les richesses n'en profite pas. C'est encore là une vanité.
Ecclésiaste 5 :9

1. Suivre et analyser ses finances en regardant la réalité en face

Comme pour la plupart des choses dans la vie, il faut un plan pour maitriser ses finances.

Car, lequel de vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer,
Luc 14 :28

Un bon point de départ est de se poser deux questions :

• quelles sont mes sources de revenus ?
• quelles sont mes dépenses ?

Cela permet de recenser toutes ses sources de revenus, toutes ses dépenses ainsi que leur fréquence. Ensuite, il est utile de les tracer méticuleusement (on peut utiliser un simple carnet papier, un tableur Excel, une application mobile de suivi des dépenses, l’application dédiée de sa banque lorsqu’on en a une, etc.), puis d’analyser sa consommation. Beaucoup de situations d’instabilité financière viennent du fait qu’on ne sait juste pas comment on a dépensé l’argent qu’on avait.

En résumé, au moins trois habitudes à adopter :

• Inscrire systématiquement ses entrées financières et ses dépenses. C'est particulièrement important pendant les périodes spéciales comme la fin d’année, la rentrée scolaire, etc.
• Observer et analyser ses dépenses.
• Se fixer des limites budgétaires et ajuster son budget.

Il faut être réaliste. Rien ne sert d'arrêter un budget qui implique d’épargner 50% de ses revenus alors que l’état de nos entrées et nos dépenses montre clairement que ce n’est pas possible sans renoncer à certaines dépenses, augmenter nos revenus ou les deux.

2. Epargner une partie de ses revenus pour les imprévus et les investissements

Les imprévus font partie de la vie, il est illusoire de vivre comme si ce n’était pas le cas. Il est souvent conseillé de faire son budget en partant du principe qu’il faut épargner au moins un tiers de ses revenus. Cet argent est utile pour gérer les imprévus (maladies, accidents, besoin d’assistance d’un proche, etc.), ou simplement pour des projets d’investissements. Certains vont jusqu’à épargner la moitié voire les 2/3 de leurs revenus. Quoiqu’il en soit, il faut épargner une partie de ses revenus.

Va vers la fourmi, paresseux ; Considère ses voies, et deviens sage. Elle n'a ni chef, Ni inspecteur, ni maître ; Elle prépare en été sa nourriture, Elle amasse pendant la moisson de quoi manger.
Proverbes 6 :6-8

On peut avoir deux types d’épargne : l’épargne « disponible » et l’épargne « bloquée » :

• L’épargne « disponible » doit être facilement accessible, par exemple en utilisant une carte si on stocke ses revenus à la banque, ou en la gardant en liquide à portée de main.
• L’épargne « bloquée » demande des efforts comme : faire des démarches administratives à la banque, signer des papiers, fermer un compte ou être obligé d’attendre un délai fixé. Se constituer une épargne bloquée peut aussi se faire en devenant propriétaire de biens dont la valeur est censée augmenter avec le temps (terrains, maisons, bijoux, …).

On peut se fixer un ratio. Par exemple un maximum de 40% du total épargné pour l’épargne «disponible» dédiée aux imprévus, et un minimum de 60% pour l’épargne « bloquée » à réserver pour les investissements. Pour y arriver il faut là aussi faire preuve de discipline et de réalisme. Par exemple, il est conseillé :

• lorsqu’on loue le logement dans lequel on habite, de s’assurer que son loyer ne dépasse pas 20 à 30% de ses revenus,
• de s’arrêter lorsque son budget est dépassé (par exemple, si on a prévu de réserver 2 à 5% de son budget pour les imprévus qu’on n’est pas obligé de gérer, de considérer qu’on n’a pas les moyens de gérer un imprévu non vital qui se présente, si on a déjà atteint le plafond décidé),
• etc.

3. Planifier ses dépenses dans le temps

Certaines dépenses sont systématiques (par exemple se déplacer, faire les courses, payer le loyer, …), mais certaines sont plus sporadiques et facultatives. Par exemple s’acheter des vêtements, un ordinateur portable plus performant ou aller en vacances. Il est hautement déconseillé d’emprunter de l’argent pour ce dernier type de dépenses. Il vaut mieux les planifier en tenant compte de ses revenus et de ses autres dépenses, en respectant des objectifs clairs et sans se laisser influencer par le regard des autres. Cela permet de mettre de l’argent de côté progressivement jusqu’à ce qu’on puisse s’offrir ce que l’on veut.

Ne vous livrez pas à l'amour de l'argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point.
Hébreux 13:5

La richesse mal acquise diminue, Mais celui qui amasse peu à peu l'augmente.
Proverbes 13:11

4. Evitez l’endettement

Il peut être tentant de s’endetter avec légèreté mais en général les crédits ne sont pas gratuits. Il faut ensuite rembourser des intérêts en plus de la somme empruntée. Les dettes mettent à la merci des créanciers, surtout lorsqu’il s’agit de prêts avec usure. Il vaut mieux éviter de s’endetter quand ce n’est pas nécessaire. Par exemple, s’endetter pour fêter un anniversaire ou s’acheter des vêtements pour un évènement festif n’est pas sage. Sinon on peut se retrouver facilement sans économies, démuni en cas d’imprévu, endetté et instable sur le long terme sans raison valable, parce qu’au final, on dépense tout l’argent qu’on a, et même de l’argent qu’on n’a pas.

Le riche domine sur les pauvres, Et celui qui emprunte est l'esclave de celui qui prête.
Proverbes 22:7

Ceci dit, en dehors des situations d'urgence comme le fait de devoir gérer une maladie grave, il peut être pertinent de s’endetter dans des cas spécifiques comme un projet immobilier ou l’extension d’une activité déjà génératrice de revenus, lorsqu’il est établi qu’il est plus rentable de s’endetter que d’épargner petit à petit. Toutefois, la décision de s'endetter doit venir après une bonne évaluation de sa capacité d’emprunt et de remboursement. Il ne faut pas prendre des crédits pour lesquels on n’a pas de plans tangibles et éprouvés de remboursement.

Elisée lui dit : Que puis-je faire pour toi ? Dis-moi, qu'as-tu à la maison ? Elle répondit : Ta servante n'a rien du tout à la maison qu'un vase d'huile. Et il dit : Va demander au dehors des vases chez tous tes voisins, des vases vides, et n'en demande pas un petit nombre. […] Lorsque les vases furent pleins, elle dit à son fils : Présente-moi encore un vase. Mais il lui répondit : Il n'y a plus de vase. Et l'huile s'arrêta. Elle alla le rapporter à l'homme de Dieu, et il dit : Va vendre l'huile, et paie ta dette ; et tu vivras, toi et tes fils, de ce qui restera.
2 Rois 4 :2-7

De la même manière, il ne faut ni retenir le salaire d’autrui, ni remettre à plus tard le paiement de factures qu’on peut payer aujourd’hui (entre autres parce qu’elles coutent plus cher lorsque les pénalités s’ajoutent au montant initial).

Ne dis pas à ton prochain : Va et reviens, Demain je donnerai ! quand tu as de quoi donner.
Proverbes 3 :28

5. Répondre avec sagesse aux demandes d’aide ou de prêt

La Bible nous enseigne à faire preuve de charité en acceptant d’assister ceux qui sollicitent notre aide.

Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.
Matthieu 5:42

Toutefois, que ce soit des proches, des amis ou des connaissances, il faut le faire dans la limite de ses moyens. Une règle simple peut être de ne pas prêter une somme qu’on ne puisse pas perdre en restant serein.e, d'éviter de prêter une somme dont le non remboursement nous mettrait en détresse ou détruirait notre relation humaine avec notre débiteur.

La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu'elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu'elle n'a pas. Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d'égalité : dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins,
2 Corinthiens 8 :12-13

Bien sûr, il faut rester soumis à la direction du Saint-Esprit, qui peut nous conduire à faire des dons plus sacrificiels que d’autres. Sous réserve qu’on ait la bonne motivation et qu’on soit soumis à la volonté de Dieu, c’est toujours une occasion d’être béni.e.

Si tu donnes ta propre subsistance à celui qui a faim, Si tu rassasies l'âme indigente, Ta lumière se lèvera sur l'obscurité, Et tes ténèbres seront comme le midi. L'Eternel sera toujours ton guide, Il rassasiera ton âme dans les lieux arides, Et il redonnera de la vigueur à tes membres ; Tu seras comme un jardin arrosé, Comme une source dont les eaux ne tarissent pas.
Esaïe 58 :10-11

6. Redonner systématiquement une partie à Dieu

Quel que soit le montant de ses revenus, il est important d’en consacrer une partie sans tristesse ni contrainte (2 Corinthiens 9:7) à :

• des ministères (églises, œuvres missionnaires, etc.) et des ministres de culte chrétiens, qu'ils soient à temps plein ou partiel (pasteurs, évangélistes, catéchistes, etc.);

Bien-aimé, tu agis fidèlement dans ce que tu fais pour les frères, et même pour des frères étrangers, lesquels ont rendu témoignage de ta charité, en présence de l'Eglise. Tu feras bien de pourvoir à leur voyage d'une manière digne de Dieu. Car c'est pour le nom de Jésus-Christ qu'ils sont partis, sans rien recevoir des païens. Nous devons donc accueillir de tels hommes, afin d'être ouvriers avec eux pour la vérité.
3 Jean 1:5-8

• des personnes vulnérables (veuves, orphelins, pauvres de manière générale, etc.).

Si quelqu'un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité.
1 Jean 3 : 17-18

La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde
Jacques 1:27

Le faire est couteux et sacrificiel, mais nous permet de nous rappeler que TOUT ce que nous avons vient de Dieu et de cultiver notre dépendance vis-à-vis de Lui. Voici deux des promesses de Dieu en lien avec ce principe.

Car Dieu n'est pas injuste, pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints.
Hébreux 6:10

Celui qui donne au pauvre n'éprouve pas la disette, Mais celui qui ferme les yeux est chargé de malédictions.
Proverbes 28-27

Pour plus de détails à ce sujet, voir notre article sur la dime et les offrandes.

7. Garder un budget pour se faire plaisir

Dieu souhaite que nous jouissions de toutes les bénédictions qu’Il nous donne. Cela passe entre autres par le fait de prendre le temps de profiter des revenus qu’Il nous a permis de gagner. C’est donc une bonne chose de garder une ligne dans son budget pour prendre soin de soi et faire plaisir à soi et à ses proches.

Va, mange avec joie ton pain, et bois gaiement ton vin ; car dès longtemps Dieu prend plaisir à ce que tu fais. Qu'en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l'huile ne manque point sur ta tête. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vie de vanité, que Dieu t'a donnés sous le soleil, pendant tous les jours de ta vanité ; car c'est ta part dans la vie, au milieu de ton travail que tu fais sous le soleil.
Ecclésiaste 9:7-9