Faire preuve d’excellence, d’efficacité et de conscience professionnelles est un défi à part entière. Être parent en est un autre, avec des enjeux critiques pour sa propre vie, celle de ses enfants et toute la société. Relever ces deux défis en même temps est difficile mais possible et important. Au-delà de l’impact qu’on a sur les autres autour de nous, lorsqu’on veut avoir à la fois une carrière et une famille épanouies, ces deux aspects prennent tellement de place que trouver l’équilibre entre les deux est nécessaire pour être heureux et épanoui. Quelques principes peuvent aider à y arriver.
Hiérarchiser ses priorités
Il y’a tellement de choses à faire dans la vie, pour peu qu’on soit un adulte responsable, parent ou non, qu’à plus forte raison quand on est parent et professionnel, on ne peut pas consacrer les mêmes ressources et la même énergie à tout sous peine d’être surmené ou improductif.
Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre.
Matthieu 6:24a
Concilier son rôle de parent et sa vie professionnelle nécessite de devoir prendre souvent des décisions importantes et parfois difficiles afin d’organiser son temps et ses ressources. Il est important pour y arriver, d’avoir une conscience claire de ce qui est prioritaire sur le reste dans sa vie. Les normes sociétales changeant beaucoup, pas toujours dans le bon sens, il est important dans cette démarche, de se diriger à partir d’un repère infaillible et immuable : celui de Dieu.
Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier.
Psaume 119:105
Les choix à faire n’iront pas toujours de soi et il est normal que les priorités évoluent dans le temps, mais le fait d’avoir des priorités claires facilite la gestion des conflits de planning. Il devient plus aisé d’identifier ce à quoi il vaut mieux renoncer, et ce pour quoi cela vaut la peine de faire des sacrifices importants.
Accepter ses limites et avoir des objectifs raisonnables
Autant il est possible de réussir à la fois sa carrière et son rôle de parent, autant il est important d’accepter qu’on ne peut pas tout avoir en même temps, et qu’on ne peut pas tout faire soi-même. Il faut pouvoir se fixer des objectifs raisonnables et ces objectifs doivent être les nôtres. Il n’est pas question de se comparer aux autres et d’essayer de devenir comme eux, mais de rechercher ce qu’il y’a de mieux pour sa famille et sa carrière conformément à la volonté de Dieu.
Ou quel roi, s’il va faire la guerre à un autre roi, ne s’assied d’abord pour examiner s’il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l’attaquer avec vingt mille ? S’il ne le peut, tandis que cet autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix.
Luc 14 : 31-32
Mettre un accent particulier sur l’éducation spirituelle de ses enfants
Quel que soit l’investissement d’un parent dans la vie de ses enfants, il est impossible de tout gérer à leur place. On ne peut pas non plus les protéger de tout. Il est normal en tant que parent de faire de son mieux pour leur donner la meilleure vie possible, mais le meilleur moyen de les protéger et de préparer leur futur est de leur inculquer les principes et les valeurs qui les rendront désireux et capables de prendre eux-mêmes de bonnes décisions pour leur propre vie et pour celle des autres.
Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; Et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas.
Proverbes 22 :6
Bien sûr, il est indispensable pour y arriver, d’incarner soi-même les valeurs et principes qu’on encourage un enfant à adopter. Être soi-même un modèle de piété, d’intégrité et de consécration à Dieu est le meilleur moyen d’aider un enfant à le devenir lui aussi. L’inverse est vrai. Le meilleur moyen de braquer ses enfants contre de bons principes et valeurs, est de les prêcher sans les vivre soi-même parce que le message communiqué, c’est que ces principes et valeurs sont en réalité faux/théoriques/inutiles/etc. malgré ce qu’on en dit oralement. Les enfants écoutent plus ce que nous faisons que ce que nous disons.
Accepter de faire les changements nécessaires
Lorsqu’on a choisi clairement ses priorités et qu’on a fait un tri permettant de se fixer des objectifs raisonnables, il faut pouvoir accepter de faire les changements qui s’imposent. Par exemple :
- il peut être nécessaire de changer de travail ou de conditions de travail pour un temps si on a des responsabilités professionnelles qui nous maintiennent trop souvent loin d’enfants en bas âge dont on veut prendre soin ;
- on peut avoir besoin de se résoudre à demander de l’aide (contre rémunération ou pas) pour nous assister dans les tâches qu’il est possible de déléguer si cela permet de passer plus de temps de qualité avec ses enfants ou son conjoint ;
- etc.
Être irréprochable en termes de compétences professionnelles et d’organisation
Le fait d’être parent implique très souvent de devoir gérer des imprévus : un enfant malade, un évènement ou une réunion des parents à l’école, etc. Si on veut construire une relation profonde avec ses enfants, on ne peut pas déléguer systématiquement la gestion de ces imprévus. En même temps, il serait irresponsable de pénaliser ses interlocuteurs professionnels en disparaissant chaque fois qu’on a une contrainte familiale.
Être très organisé.e de manière permanente, en plus de faire preuve au quotidien de plus de compétences et de productivité que ce qui est attendu, permet de dégager le temps nécessaire et augmente la capacité à prendre les dispositions nécessaires pour pouvoir se libérer de manière responsable en cas d’urgence familiale.
Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes
Colossiens 3:23
Communiquer sur son travail avec ses enfants pour en faire une activité familiale
Deux hommes marchent-ils ensemble, sans en être convenus ?
Amos 3 :3
De la même manière qu’il peut arriver que des urgences familiales éloignent du travail, faire preuve de responsabilité et de conscience professionnelles implique de devoir gérer des urgences professionnelles qui peuvent éloigner de la famille. Ces situations sont plus faciles à gérer par tous, y compris ses enfants, si le travail est un élément faisant partie de la vie de la famille.
Il peut y avoir des aspects confidentiels ou trop complexes dont on ne peut pas toujours parler avec des enfants, mais il est important de communiquer avec eux de manière positive sur ce qu’on vit professionnellement et sur les objectifs qu’on veut atteindre, de célébrer ses victoires, de partager ses défaites (sans leur faire porter un poids émotionnel trop lourd pour eux), de présenter ses excuses si on n’a pas pu tenir une promesse ou si on a dû repousser un évènement attendu par les enfants, etc.
Cela leur permet de mieux comprendre les moments d’indisponibilité et de mieux apprécier ceux de disponibilité. Ils peuvent aussi s’approprier nos objectifs professionnels, et avoir une vision plus saine du travail, qui n’est plus un ennemi qui les sépare de leurs parents, mais une partie de leur vie de famille et une occasion de mieux se connaître, se comprendre et se soutenir les uns les autres.
Travailler à son propre équilibre
La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu’elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu’elle n’a pas.
2 Corinthiens 8 :12
On ne peut donner que ce qu’on a. Pour prendre soin de ses enfants et des autres membres de sa famille tout en faisant preuve de performance sur le plan professionnel, il faut être en état de le faire.
Il est donc important de veiller avec sérieux sur sa propre santé et son propre équilibre sur les plans spirituel, physique, émotionnel, social et intellectuel. Il faut pouvoir programmer du repos, des loisirs, des temps d’intimité personnelle avec Dieu, etc. pour soi comme on le fait pour les autres.
Demander de l’aide quand on en a besoin
Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail.
Ecclésiaste 4 :9
Pour être efficace dans la gestion de ses priorités, il faut accepter de déléguer tout ce qu’il est possible de déléguer. Que l’on soit parent célibataire ou marié, il faut pouvoir demander de l’aide : à ses proches, à quelqu’un qu’on rémunère, etc.
Ce qui est important c’est de s’assurer d’avoir un réseau de soutien formé de personnes dignes de confiance, pas forcément sur la base d’un lien social qu’on a avec elles (frère, oncle, etc.), mais parce que cette confiance a été éprouvée. Il ne faut pas oublier que malheureusement, beaucoup d’abus sexuels sur les mineurs sont commis par des proches…
Il ne faut pas hésiter non plus à demander conseil à des personnes matures, expérimentées et dignes de confiance.
Quand la prudence fait défaut, le peuple tombe ; Et le salut est dans le grand nombre des conseillers.
Proverbes 11:14
Planifier des moments de qualité avec chacun de ses enfants
De la même manière qu’on planifie son travail, il est important de planifier des moments de qualité avec chacun de ses enfants et avec les autres membres de la famille. Le faire renforce les liens et permet de s’assurer qu’on crée des souvenirs communs agréables. En plus de moments de qualité « informels » aussi fréquents que possible, il ne faut pas hésiter à prendre des rendez-vous formels avec ses enfants. En plus de créer une atmosphère ludique entre vous ainsi qu’une joyeuse anticipation pour eux, cela évite qu’ils pensent qu’ils sont moins importants pour vous que les personnes à l’extérieur de la maison pour lesquelles vous bloquez des créneaux horaires non négociables.
Faire de Dieu sa priorité et prier pour soi et pour chacun de ses enfants
Au final, il est important de se rappeler que nos vies sont entre les mains de Dieu. C’est Lui qui bénit nos efforts dans la vie de nos enfants et dans notre carrière, qui prend soin de nous et qui nous protège, en dépit de nos erreurs et de nos défaillances.
Il donne de la force à celui qui est fatigué, Et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance.
Ésaïe 40:29
Fais de l’Éternel tes délices, Et il te donnera ce que ton cœur désire.
Psaumes 37:4
Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira.
Matthieu 7:7